GRAND HÔTEL DIEU de LYON

2018


GRAND HÔTEL DIEU

Le premier hôpital de la ville de LYON occupait les bâtiments de l'Hôtel-Dieu, dont la fondation remonte au 12ème siècle (en 1184 plus précisément).
Toutefois, selon certains, dès 542 existait sur la rive droite de la saône dans le quartier Saint-Paul un petit établissement hospitalier construit à l'initiative du roi CHILDEBERT et de la reine ULTROGOTHE destiné à accueillir les pauvres et les pélerins.
Au Moyen Âge, l'ordre des frères pontifes érigeait des ponts (facilitant les communications) et construisait aux extrémités des chapelles et des bâtiments (accueillant malades et pélerins.)
C'est ainsi qu'au 12ème siècle fut construit le "pont du Rosne" (actuel pont de la Guillotière) et un hôpital (à l'actuelle place de l'hôtel Dieu) - 1184/1185.
Ce petit hôpital dit "du pont du Rosne" comprenant un prieuré et une petite église appartenait à l'archevêque de Lyon. Mais en 1478 la ville rachète l'ensemble pour l'agrandir (65 mètres de long + une chapelle accueuillant jusqu'à 200 malades) - Achevé au milieu du 15ème siècle avec l'adjonction d'un cimetière.
Les 16èmes et 17èmes siècles verront des remaniements qui ne laisseront rien de l'hôpital du "pont du Rosne".
A la fin du premier quart du 17ème siècle on décide d'agrandir les locaux par destructions et remplacements des bâtiments.
Au 18ème siècle la réputation grandissante de l'hôpital attire de plus en plus de malades obligeant à la construction de nouveaux bâtiments sur des plans dessinés par Jacques-Germain SOUFFLOT (1741/1761). C'est de cette époque que date l'architecture actuelle de l'hôtel Dieu.
La dégradation de la situation financière, la Révolution et la Terreur mirent à mal l'institution jusquà la veille du 19ème siècle.
Le 19ème siècle verra de nouveaux agrandissements portant la capacité d'accueil à 1000 malades et LYON sera un grand centre chirurgical à la renommée dépassant les frontières.
Des grands noms se sont illustrés en ces lieux (GENSOUL, BONNET, PETREQUIN, OLLIER, PONCET, JABOULAY, CARREL, DESTOT, BERARD...etc.)
Au 20ème siècle, dans un endroit désaffecté de l'établissement naît le premier service de radiologie en France avec Etienne DESTOT; Léon BERARD crée le deuxième centre anti-cancéreux dans le Dôme de l'hôtel Dieu en 1923.
Si le secrétaire d'Etat aux Beaux Arts de l'époque n'avait pas stoppé le projet de reconstruire l'hôpital de l'hôtel Dieu en d'autres lieux, en raison de l'inadaptation technique des locaux, ceux-ci n'existeraient peut-être plus aujourd'hui.
Le site a été réquisitionné par l'armée qui y abrita jusqu'en 1923 l'hôpital militaire.
Histoire du Grand Hôtel Dieu par EIFFAGE. (3mn20)
Un patrimoine architectural hors du commun par Eiffage. (3mn47)

Les bâtiments, qui abritaient un CHU dépendant des Hospices civiles lyonnais, n'étaient plus adaptés aux exigences de la médecine moderne. Avec la construction d'autres lieux dans le cadre d'un vaste plan de modernisation des établissements de soins de la région lyonnaise la décision est prise (en 2010) après fermeture des activités de reconvertir l'ensemble des bâtiments en un centre d'activités et de mémoire.
Le groupe EIFFAGE Construction avec les architectes Albert CONSTANTIN, Claire BERTRAND, Didier REPELLIN et avec l'INTERCONTINENTAL Hôtel remporte le concours. La vidéo de la présentation de leur projet est à découvrir ICI. (2mn46)

Architecture de l’Hôtel-Dieu

L’Hôtel-Dieu du 17e siècle
Aujourd’hui, il n’existe plus rien des premiers bâtiments de l’Hôtel-Dieu, si ce n’est le vestige d’un mur qu’on estime du 15ème siècle. Entre 1622 et 1637, l’hôpital est reconstruit totalement  selon un plan en forme de croix, en quatre bâtiments regroupés autour d’un dôme central (les salles des Quatre-Rangs), et se compose notamment:
  • d'un corps central, avec une chapelle couverte d’un dôme : "le petit dôme";
  • des tours d’angle, aérant les salles des malades;
  • de bâtiments bâtis en croix.
En 1637, la chapelle est reconstruite.

Le "petit dôme"
Dressé par le maçon Jacques BLANC, ce premier dôme, de forme carrée (11 mètres de côté) a une hauteur de 26 mètres. Il était autrefois au centre des quatre salles communes de malades et servait à évacuer l’air vicié. Ce dôme comporte en son centre un autel en marbre polychrome, où étaient notamment célébrées les messes pour les malades.
Le "cloître"
Érigé entre 1633 et 1636, ce bâtiment s’appuie sur le seul mur restant de la période médiévale. Un portail dorique précède l’entrée sur la place de l’Hôpital, surplombée d’une coupole sur pendentifs. L’entrée fut bâtie par les architectes Jean et Ferdinand DELAMONCE entre 1706 et 1708. Enfin, des plaques de marbre laissent apparaître les noms des généreux bienfaiteurs de l’hôpital.
La "chapelle"
Cette chapelle (0mn46) d’architecture baroque est dédiée à Notre Dame de la Pitié. Elle est construite entre 1637 et 1655 par les maîtres maçons LE RUPT et CHANA, en suivant les plans de l’architecte Guillaume DUCELLET. Pourvue de chapelles latérales symétriques, elle comporte une nef sur deux étages, mis en lumière par des fenêtres à l’étage. Située à l’emplacement de l’hôpital médiéval, sa façade et ses deux clochers donnent directement sur la place de l’hôpital.
C’est au 18ème siècle que Jean DELAMONC et son fils imaginent et construisent le porche ouvrant sur cette place. Le portail, de style Louis XIII, présente des pilastres classiques et des châpiteaux ioniques, un fronton triangulaire et deux anges portant les armes royales. L’ornementation est typiquement  baroque. Enfin, La Pietà, située au tympan et fabriquée date de 1853 .

L’Hôtel-Dieu du 18ème siècle
On charge l’architecte Jacques-Germain SOUFFLOT de dessiner des plans afin d’agrandir de nouveau l’hôpital. Les quatre bâtiments sont cette fois disposés en quadrilatère et englobent les bâtiments du siècle précédent et la chapelle au dôme somptueux.
La façade monumentale
Bordant le Rhône sur une longueur de 375 m, la façade est vouée à impressionner les voyageurs arrivant à Lyon par l’est. Démarrée en 1731, la partie centrale fut terminée en 1748 mais les ailes Nord et Sud ne furent terminées qu’au 19ème siècle par différents architectes  suivant les plans de JG.SOUFFLOT.
Le décor utilisé est très élégant, l’utilisation de la pierre des Monts d’Or ne faisant qu’accroître cette élégance. Les deux étages sont fournis de fenêtres rectangulaires elles-mêmes ornées de différents motifs. Les statues du Roi CHILDEBERT et de son épouse ULTROGOTHE, situées de chaque côté de l’entrée, ont été réalisées en 1819 par les sculpteurs PROST et CHARLES. Elles rappellent l’édification à Lyon en l’An 542 du premier hôpital du royaume.
Le "grand dôme"
De 300 m² de surface au sol et d’une hauteur sous clef de voûte de 32 mètres, le Grand dôme est inauguré en 1764. Il a alors le même rôle que le petit dôme, à savoir renouveler l’air, cette fois-ci des deux étages de salles de malades disposées de chaque côté. Un autel fait de marbre, au centre, permettait également de suivre l’office depuis les lits. La coupole est de base rectangulaire et à l’intérieur, un trompe l’œil accentue sa hauteur. Sur son sommet extérieur, on peut voir trois anges soutenant le globe terrestre et surmontés d’une croix.
A la libération de Lyon, le grand dôme est incendié (le 4 septembre 1944) : le profil initial imaginé par Jacques-Germain SOUFFLOT (quelque peu modifié par ses deux élèves l’ayant réalisé, SOUFFLOT ayant été appelé par le Roi à Paris) est rétabli lors de la restauration (1957-1970).
Le réfectoire des sœurs hospitalières
Construit selon les plans de J.G SOUFFLOT, il est terminé en 1747. Ce bâtiment rectangulaire mesure 38,50 mètres par 10,50 mètres. Percé pour donner plus de clarté, le mur ouest reçoit en 1935 les vitraux de la chapelle de l’hôpital de la Charité, détruite la même année.

L’Hôtel-Dieu aux 19ème et 20ème siècles
Au 19ème siècle, des bâtiments supplémentaires sont construits perpendiculairement à la façade. Les ailes nord et sud de la façade sur le Rhône sont également terminées. Même chose rue Bellecordière et rue de la Barre, mais les constructions seront rapidement démolies pour élargir cette dernière (1886).
Au sud,  de 1887 à 1893, l’architecte Paul PASCALON réalise des corps intérieurs, là encore perpendiculaires à la façade et ajoute un troisième dôme à la structure.
En 1959, afin d’élargir la rue Childebert, on démolit "le passage" de l’Hôtel-Dieu (situé au nord de l’édifice), somptueuse galerie à verrière, ornée de boutiques depuis 1840.

Statut et protection
Au cours du 20ème siècle, la plupart des bâtiments sont peu à peu protégés et classés au titre des Monuments Historiques. Le 21 novembre 2011, l’ensemble de la structure est classée Monument Historique.

(D'après le blog "Au coeur de Lyon" consacré à la Ville de Lyon).

Au 21ème siècle, en 2018, ce grand monument emblématique de la ville de Lyon aura achevé sa métamorphose.
Vous pouvez découvrir ci-après plusieurs vidéos du groupe EIFFAGE qui relatent les savoir-faire d'exception, les avancements du chantier et les différents travaux du bois, de la pierre ou encore des façades.

En 1959, afin d’élargir la rue Childebert, on démolit "le passage" de l’Hôtel-Dieu (situé au nord de l’édifice), somptueuse galerie à verrière, ornée de boutiques depuis 1840.

Vous pouvez visionner la vidéo de la visite effectuée le 29 mars 2018.
Ils ont envoyé leurs photos ICI.