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Marlene STREERUWITZ

née à Baden (Autriche) le 28 juin 1950, est une écrivain, romancière, poétesse et nouvelliste autrichienne.
Son œuvre, abondante, comprend des pièces pour le théâtre et la radio, des essais, et des romans. Elle a reçu de nombreuses récompenses, et a récemment publié Das Wundersame in der Unwirtlichkeit. Neue Vorlesungen (Le merveilleux dans la dureté, 2017), ainsi que ses romans Yseut (2016) et Flammenwand (Mur de flammes, 2019).
Marlene STREERUWITZ est une dramaturge, romancière, poète et nouvelliste autrichienne. Tout en fréquentant l’université de Vienne, elle interrompt ses études de droit et de langues slaves pour se marier et fonder une famille. Après son divorce, elle commence à écrire une expérience qui, je crois, a laissé une marque profonde et durable sur le contenu et le ton de son travail. Déjà établie comme une auteure à succès, elle publie en 2010 Das wird alles mir alles nicht passieren… Wie bleibe ich FeministIn. Ce recueil comprend onze nouvelles. Ils se concentrent sur la vie de neuf femmes et deux hommes enfermés dans des normes genrées.
Dans sa collection, STREERUWITZ explore les thèmes du mariage, de la religion, du vieillissement, de la famille, de la pression financière et comment ils sont liés à un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur sa propre vie. L’auteur dépeint divers contextes socioculturels et âges, tels que l’idée que la résistance aux attentes sexospécifiques est une expérience collective partagée.
Je trouve les histoires de Christian, un père au foyer, et de Yasmina, une expatriée kurde, particulièrement captivantes. Christian, un ancien charpentier, a mis sa carrière en suspens pour soutenir le travail diplomatique de sa femme, soulignant ainsi le manque de soutien émotionnel disponible pour les pères. L’histoire de Yasmina explore la tension entre les attentes familiales pour défendre son identité religieuse kurde et ses réflexions personnelles sur le sens de la foi.
Cependant, la collection se concentre principalement sur les relations hétérosexuelles, et de nombreux tropes narratifs sont clishés — comme l’affaire de la différence d’âge entre une jeune femme et son ancien professeur marié beaucoup plus âgé.
Pour apprécier pleinement la collection, je crois qu’un intérêt initial pour la littérature féministe est nécessaire. Les histoires ne sont ni transcendantes ni cathartiques — c’est intentionnel, à mon avis. Ils racontent les histoires de gens ordinaires avec la véritable lutte pour s’affirmer. Les terminaisons sont rarement concluantes ou dramatiques ; elles ont plutôt tendance à rester ouvertes. Le narrateur représente les personnages en train de se remettre en question sans les mener vers une transformation significative. En effet, STREERUWITZ ne suit pas une structure classique incluant exposition, climax et résolution. Je crois qu’elle appartient à une génération d’écrivains modernes qui, sous l’influence du Nouveau Roman, essaient de défier les codes littéraires. Je recommanderais cette collection aux lecteurs confiants en langue allemande (B2 et au-dessus). Comme le livre est divisé en onze nouvelles indépendantes, avec une structure similaire, c’est une lecture relativement accessible. De plus, la langue est familière et riche en références géographiques et culturelles spécifiques à l’Autriche et à l’Allemagne, ce qui ajoute une couche supplémentaire d’intérêt pour les lecteurs non natifs.
Dans l’ensemble, le livre de STREERUWITZ est une lecture accessible pour quiconque s’intéresse à la littérature féministe.
Revue par Lena CURTET
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